Jeanne et Stefenn sont sur la route et font du stop au mexique, avec leur sac à dos

Sur les routes d’Amérique Latine avec Stefenn et Jeanne




Voilà plus d’un an que Jeanne et son compagnon, Stefenn, se sont lancés dans une aventure qui marquera à jamais leur mémoire : parcourir en stop l’Amérique Latine, pays par pays.
Après avoir tout plaqué derrière eux et sans s’être réellement fixés de date de retour, les deux voyageurs au long cours ont adoptés un mode de transport économique et surtout propice aux rencontres et à la découverte de tous les instants au cœur des cultures et des peuples de ce continent fascinant.

Actuellement en Bolivie, Jeanne et Stefenn ont gentiment pris le temps de revenir sur cette année écoulée en répondant à nos questions et nos interrogations sur leur périple.

1/ Bonjour Jeanne et Stefenn,qui êtes-vous exactement ?

jeanne et stefenn sont au mexique, en maillot de bain, devant une chute d'eau en pleine forêt tropicaleNous sommes 2 français en couple depuis 4 ans.

Stefenn, 26 ans, est un breton voyageur dans l’âme depuis qu’il sait marcher je crois et moi c’est Jeanne, 26 ans, Amiénoise. Avant d’être une voyageuse, j’étais dans la communication et le marketing (beaucoup moins glamour me direz-vous).


2/ Voilà plus d’un an que vous avez choisi de traverser l’Amérique latine en stop, comment cette idée vous est-elle venue ?

Jeanne est assise dans une petite carriole qui transporte des ananas, sur une route de Belize, en Amérique centrale
Les joies du stop parmis les ananas

Après seulement quelques mois ensemble, nous avons commencé à parler voyage et aventure, et notamment en Amérique Latine. Il faut savoir que nous nous sommes rencontrés avant que Stefenn parte pendant 3 mois au Mexique il y un peu plus de 4 ans. De là a commencé tout un processus de réflexion sur comment faire de notre voyage quelque chose d’inoubliable avec une importante dimension humaine, car ce que nous recherchons avant tout est le contact avec les locaux.

Cette réflexion aboutit sur un «pourquoi pas faire un tour d’Amérique Latine en stop ?».

En 2013, tout se concrétise, nous trouvons chacun un emploi dans la région de Saint-Brieuc, nous nous installons dans un petit appartement et commençons à économiser notre argent.
Petit à petit nous avançons dans notre projet : quel chemin, quel budget, quel équipement, la durée, … Puis le 14 novembre nous présentons nos démissions à nos employeurs respectifs. Nous avons 2 mois libres pour tout finaliser, acheter, planifier, organiser, remplir les démarches administratives…

Pendant cette période, nous en profitons pour faire quelques petits voyages, Istanbul, Belgique, Pays-Bas et Londres, un petit cadeau après 2 ans de travail intensif.

3/ N’est-ce pas trop difficile de tout plaquer en France pour partir si longtemps loin de sa famille et de ses amis ? Que ressent-on la veille du grand départ ?

Pour Stefenn, rien de plus simple, il faut dire qu’il est habitué à voyager et sa famille aussi.
Pour ma part ça n’a pas été une partie de plaisir. Annoncer à mes parents que je quitte mon super CDI dans la communication pour partir à l’aventure en Amérique Latine c’était un peu comme leur annoncer que suis devenue folle et que je pars dans un asile de fous peuplé de tueurs et de narcotrafiquants.

Imaginez un peu leur tête… Mais après quelques semaines et plusieurs appels sur Skype (pour ne pas dire des centaines), ils ont bien fini par admettre que ça pouvait, éventuellement, être une bonne chose si ça me rendait heureuse. Quant à nos amis,ils étaient préparés à ça depuis longtemps.
Au final on sait tous qu’on fera une grande fête en rentrant, en se racontant toutes nos histoires et que la vie reprendra son cours normal…enfin presque.

Quant à ce qu’on a ressenti la vieille du départ…de la fatigue, il faut dire qu’on a mis le paquet avant de partir : déménagement, fête(s), préparatifs de dernière minute, faire les « au revoir » etc …

Puis la fatigue à laissée place à la tristesse sur les quais de la gare de Saint-Brieuc. Ce n’est pas facile de quitter son train-train quotidien et ses repères pour l’inconnu, mais aujourd’hui on peut dire que ça en vaut vraiment la peine !

Jeanne et Stefenn sont à la frontière de la Bolivie avec leurs sacs à dos de backpackers
4/Quels sont les pays que vous avez traversés pour le moment et quels sont ceux qui vous ont laissé les meilleurs souvenirs ?

Pour le moment nous avons traversé 12 pays : Le Mexique, le Belize, Cuba, le Guatemala, le Honduras, le Nicaragua, le Costa Rica, le Panama, la Colombie, l’Equateur, le Pérou et nous sommes actuellement en Bolivie. On est tous les deux unanimes sur nos coups de cœur :

3. Le Guatemala : un pays culturellement riche avec des gens accueillants, attendrissants et chaleureux.

2. La Colombie : des gens adorables, de superbes paysages et une ambiance au top !

1. Le Mexique : le pays dans lequel nous avons débuté notre aventure. Un pays avec une culture incroyable, des habitants chaleureux, accueillants, amicaux, festifs et des paysages diversifiés à couper le souffle !
On sait déjà qu’on reviendra plutôt 2 fois qu’une !

paysage vallonné de la Colombie, en Amérique du Sud, entre rivière et montagne
La Colombie, à visiter de toute urgence pour son authenticité et son peuple chaleureux !

 

5/ À contrario, avez-vous été déçu par certains pays qui n’étaient, peut-être, pas conformes à l’idée que vous vous en faisiez ?

Jeanne est assise en haut du Wayna Picchu, qui domine le célébre Machu Picchu, au Pérou, pays d'Amérique du Sud
Vue du Wayna Picchu au Pérou

Nous avons été déçus par le sud du Pérou, peut-être parce qu’on en attendait beaucoup trop. Dans le sud du pays on avait vraiment, mais alors VRAIMENT, l’impression de n’être qu’un billet sur pattes (en précisant que ça ne vaut pas pour le nord du Pérou, qu’au contraire nous avons adoré).
C’est vrai que les paysages sont incroyables, on ne va pas le nier, mais pour le côté humain, c’était pas ça ! On avait l’impression que cette partie du pays a vendu son âme au profit du tourisme de masse. Nous avons même trouvé plusieurs couchsurfing payants à Cusco, une grande première !

Après c’est notre avis, on sait bien qu’il n’est pas partagé par tout le monde…

6/ Pour certaines personnes une telle aventure, en stop qui plus est, peut paraître dangereuse, vous est-il déjà arrivé d’avoir peur, de douter ou d’avoir simplement envie de « rentrer » ?

Premièrement, ce qu’il faut se dire c’est que la personne qui vous prend en stop se met elle aussi en danger…on aurait pu être des « méchants ». Faire du stop, c’est un risque partagé entre le conducteur et les auto-stoppeurs. De ce fait, faire du stop c’est savoir ou apprendre à faire confiance à autrui. C’est très enrichissant d’apprendre à accorder sa confiance et de ne pas se méfier de tout (même s’il faut garder un minimum de prudence). Ca permet d’aller plus facilement à la rencontre des autres.




Au final, on ne s’est jamais sentis en danger même dans des pays “à risque” comme le Honduras. Néanmoins, cela arrive régulièrement que l’on entende des«hey gringos! », des insultes, des sifflements pour Jeanne, des regards insistants… mais on ne se laisse pas intimider, on ne se retourne pas et on continue notre chemin.
En stop, se sont surtout de bonnes expériences que nous avons eues, avec des moments inoubliables: les gens nous offrent parfois de l’eau, à manger, des repas au restaurant, une nuit d’hôtel… et souvent ils immortalisent le moment en faisant des selfies.
Chaque stop nous apporte un petit quelque chose, et nous repartons souvent avec un nouvel ami.

Ce voyage nous permet de vivre une expérience humaine incroyable. Nous avons appris l’espagnol en quelques semaines grâce au contact permanent avec les locaux, aussi bien pendant nos stops qu’avec nos couchsurfing. Ce type d’aventure vous permet de connaître au mieux les cultures, les différences, les lieux à visiter, de faire du superbes rencontres et de voyager local.

Toutes nos rencontres nous ont beaucoup apporté et nous en gardons que de bons souvenirs.

Jeanne et Stefenn font des crêpes avec des amis du guatemala
De nouvelles amitiés se tissent au Guatemala sur fond de galettes Bretonnes

 

7/ Un tel voyage se prépare longtemps avant d’embarquer dans l’avion, quels seraient vos conseils adressés à des personnes qui voudraient se lancer dans un tel périple ?

jeanne est près d'une tortue géante en équateur, pays d'amerique latine
Richesse de la faune des Galapagos

C’est sûr que nous avons préparé notre voyage…mais sans avoir réellement tout planifié. Nous savions quels pays nous souhaitions visiter mais nous voulions qu’une grosse part de notre voyage soit faite d’imprévus, nous laisser guider par nos envies du jour, nos rencontres, … De cette façon nous avons découvert des endroits méconnus du grand public.

Après tout dépend de la façon dont on souhaite voyager ! De ce fait, nous avons que deux conseils à adresser à nos amis voyageurs : préparez-vous, mais pas trop et surtout ne pas hésiter !

8 / Parlons un peu d’argent. Même si dans votre cas le voyage est limité en terme de coûts sur les conditions de transport, partir plus d’un an demande sans doute d’avoir un budget confortable pour aller au bout de l’aventure.
Qu’en est-il réellement et quels sont les postes de dépenses inévitables selon vous et ceux qui le sont moins ?

Stefenn et Jeanne plongent avec bouteille dans les eaux turquoises des côtes du Honduras, en Amérique Larine
Plongée dans les eaux du Honduras

Au terme de notre voyage, je pense que nous aurons dépensé entre 10 000 et 11 000 € par personne, tout compris (avion, repas, auberge, activités, sorties).

Les postes de dépenses inévitables sont bien entendus l’eau et les repas, ainsi que les auberges si nous ne sommes pas en couchsurfing (ce qui est assez rare au final). On aurait pu faire l’impasse sur beaucoup d’activités, des sorties ou encore notre rapide séjour aux Galapagos, mais nous avons décidé de vivre notre aventure à fond et de profiter de tous les moments et surtout de nous faire plaisir à notre façon.
Ce voyage est unique pour nous, et ça serait trop dommage de faire l’impasse sur des choses que l’on souhaite faire faute de budget (tout en restant raisonnable).

Jeanne et Stefenn sont assis sur un petit pont qui surplombe une rivière, laquelle serpente parmi les montagnes de l'Équateur, en Amérique du Sud
Pause bucolique lors d’une randonnée au coeur des montagnes de l’Équateur

 

9/Ce voyage et le mode de déplacement que vous avez choisi est avant tout l’occasion de faire des rencontres.
Avez-vous quelques anecdotes à ce sujet et avez-vous liés de véritables amitiés ?

On se rappellera toujours de notre premier stop, au Mexique, proche de la ville de Manzanillo. On commence à lever le pouce à 8h du matin quand un homme s’arrête, ou plutôt freine comme un malade devant nous. Après une petite hésitation, on s’installe et seulement quelques kilomètres plus loin se trouvait un péage. L’homme commence à retirer la batterie de son téléphone, la remettre, l’enlever,…. Jusqu’à s’endormir, la tête sur le volant. En fait, il était complètement saoul ! Les policiers arrivent, nous demande si le conducteur est bourré…on répond que oui, et ils nous demandent si l’on peut déplacer la voiture un peu plus loin pour ne pas bloquer le passage, pas choqués pour un sous d’avoir en face d’eux un conducteur complètement pété à 8h du matin. Bienvenue au Mexique !

C’est également lors d’un stop que nous avons fait la rencontre d’un couple vivant à Guadalajara, Monica et Alvaro. Après plusieurs heures passées tous ensemble à discuter de tout et de rien dans leur voiture, ils nous ont proposé de passer quelques jours chez eux et nous avons accepté ! Ce furent 5 jours supers agréables : visite de la ville de Tequila, de petits villages, dégustation de plats locaux, rencontre de leur famille, … Depuis nous sommes toujours en contact et on espère les revoir !

Et des histoires comme ça on en a à la pelle !

Jeanne et Stefenn se sont faits de nouveaux amis à Cuba, en Amérique Latine
L’hospitalité et le sourire des cubains permet là encore de belles rencontres

 

10/ Votre parcours n’est pas terminé, quels sont les prochains pays au programme de vos pérégrinations et quand pensez-vous rentrer en France ?

Après la Bolivie, et le fameux salar de Uyuni (où nous sommes actuellement), nous continuons notre aventure en Argentine, puis au Chili, Argentine de nouveau, Uruguay, Paraguay et pour finir en beauté : le Brésil, histoire de rentrer tout bronzés en Bretagne.

Nous n’avons toujours pas nos billets de retour en France, mais nous pensons être à Saint-Brieuc courant août 2016.

11/ Pour finir, comment voyez-vous le futur après une telle expérience de vie ? Avez-vous déjà d’autres projets en rapport avec le voyage ?

Jeanne et Stefenn sont avec des amis, les pieds dans l'eau, sur une plage de sable blanc du Panama en Amérique Latine
Plage paradisiaque au Panama

C’est certain que nous reviendrons changés en France, dans le bon sens, mais le quotidien reprendra vite son cours avec surement quelques améliorations.

On pense à plusieurs projets mais rien de concret pour le moment. On aimerait d’abord visiter notre pays et l’Europe car au final on se rend compte que l’on connait plus le Mexique que notre propre pays. Nous pensons revenir au Mexique ou en Colombie pour, pourquoi pas, ouvrir quelque chose dans le tourisme.

Mais pour l’instant on pense aux 4 derniers mois de notre aventure et les retrouvailles avec nos familles et amis.

Merci à vous Jeanne et Stefenn !

À propos de Romain Desailly
Toujours un appareil photo à la main, ce passionné de photographie et de vidéo aime à arpenter le monde pour chercher des réponses aux questions qu’il ne se posait pas avant de bourlinguer. Il est le co-créateur de ce guide voyage.

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