Accès direct aux chapitres
Vous avez peut-être lu l’article précédent sur Las Vegas, dans lequel nous présentions la ville, disons, dans sa version classique. La ville du jeu offre évidemment au visiteur ce qu’il est venu chercher, à savoir des casinos démesurés aux thématiques singulières, des sosies d’Elvis à chaque coin de rue, ses chapelles de mariages express et les spectacles grandioses que seul Vegas est en mesure d’offrir à vos yeux ébahis… Bref, rien de surprenant en soi même si cette expérience est à vivre absolument si vous êtes de passage dans cette région des États-Unis.
Mais savez-vous qu’on peut aussi s’y offrir de belles décharges d’adrénaline, de sensations fortes, étranges ou encore piloter des engins surprenants dans lesquels vous n’auriez pas forcément imaginer grimper un jour ?!
En avant pour une découverte du Las Vegas extrême !
Stand de tir
Ne voyez aucunement dans le récit qui va suivre la propagande malhabile d’un « pro » armes à feu, lequel tenterait de convaincre ses lecteurs qu’après tout les États-unis ont bien raison de laisser à leurs citoyens l’accès libre à tous types de revolvers et autres fusils automatiques pour assurer leur sécurité. Je suis pour ma part bien heureux de vivre dans un pays qui réglemente bien plus strictement l’usage des armes. D’ailleurs les événements récents et récurrents aux USA comme les fusillades perpétrées par des déséquilibrés dans des cinémas, centres commerciaux et écoles du pays m’ont amené à douter du bienfondé de ce passage sur les stands de tirs de Las Vegas.
Cependant, et je vais peut-être ramasser une flopée de critiques pour cela, mais une forme d’honnêteté intellectuelle me pousse à vous raconter cette expérience tout à la fois surprenante, choquante dans un sens (mais pas tellement plus que pour un laser game), mais aussi très excitante pour quelqu’un qui, comme moi, n’avait jamais touché d’armes à feu si ce n’est une carabine à plombs à la fête à neuneu.
Donc, alors qu’après une nuit blanche à arpenter les casinos, nous tentions de reprendre des forces en lézardant aux bords de la piscine de l’hôtel, David me proposa de reprendre la voiture pour nous balader un peu en nous éloignant du centre. C’est vrai que j’avais envie moi aussi de découvrir la ville en dehors du fameux « Strip » sur lequel se succèdent les principaux casinos et l’ensemble des attractions de la ville.
À peine nous étions nous éloignés des artères principales qu’on remarquait alors nombre d’armureries qui proposaient toutes à grands renforts de publicités de venir essayer leurs « joujoux » pour quelques dollars. Intrigués nous nous arrêtâmes dans l’une d’entre elle qui proposait le même service d’une façon on ne peut plus claire, placardant sur le mur jouxtant le parking le message suivant « TRY ONE » en lettre capitales avec, juste en dessous, le dessin stylisé d’un fusil de Marines.
Une fois à l’intérieur le spectacle était complètement surréaliste, un peu comme sur l’étal d’une boulangerie les armes à feu de tous types étaient exposées sur le mur du fond, derrière un comptoir en mélaminé gris, avec, un peu plus bas, les prix pour pouvoir les utiliser, soit à l’unité, soit sous forme de package « revolver + fusil mitrailleur » . Évidemment, les prix varient beaucoup, à la fois selon l’arme sélectionnée et selon le nombre de chargeurs.
Une fois passés à la caisse avec un forfait « de base », à savoir le combo « colt + fusil d’assaut » nous faisons la queue pour attendre notre tour, une cible sous le bras, les armes nous serons remises plus tard, au moment d’entrer dans le stand de tir à proprement parlé.
Un homme habillé en tenue noire, un gros flingue à la ceinture, vint alors nous chercher pour nous emmener dans le saint des saints. En arrivant dans la pièce je fus vraiment saisi par le son extrêmement puissant des armes qui se déchainaient dans les mains des nombreux touristes, et surtout de ce fusil mitrailleur lourd tout droit sortie de l’affiche du film « Rambo 2 » que maniait difficilement un type obèse, lui-même surpris j’en suis sur par le bruit et le recul de l’arme.
Une fois arrivés devant notre pupitre de tir, le type en noir nous expliqua tant bien que mal avec ce boucan du diable le fonctionnement des armes que nous avions choisies, et David se mit en joue pour faire feu. Curieusement, je remarquai que le type en noir avait toujours la main sur la ceinture, à proximité immédiate de son revolver, tout comme les autres « accompagnateurs » qui officiaient avec les clients présents en même temps de nous dans le stand ; j’en compris immédiatement la raison : si un cinglé venait à utiliser son arme sur les personnes, et non sur les cibles, cela tournerait au carnage en quelques secondes. Ces hommes avaient pour consigne tout autant de nous enseigner le maniement des armes que celui d’intervenir si la situation venait à déraper. C’est à cet instant que je compris que cette activité était un jeu dangereux et que nous n’avions pas de simples joujoux entre les mains.
Je pris néanmoins du plaisir à mettre quelques balles dans la cible avec ce sentiment de puissance presque malsain que ce type de loisir peut provoquer, petite montée d’adrénaline sympathique je dois bien l’avouer.
À noter qu’on peut aussi choisir ses cibles, de la croix classique au preneur d’otages et autres personnages folkloriques, chacun ses préférences ^^
Frissons dans la Stratosphère
Le plus haut édifice de tout Vegas n’est pas le Campanile de l’hôtel « The Venetian », ou encore la « demi » Tour Eiffel du casino « Paris », mais c’est bien elle, qui se profile au dessus du lot à l’extrémité Nord de la ville, la bien nommée « Stratosphère » !
Plus haute que la Tour Eiffel
Mine de rien, du haut de ses 350 mètres de haut, la Stratosphère, qui n’est rien de moins qu’un hôtel-casino comme les autres sur le Strip de Vegas, est également la tour d’observation la plus haute des États-Unis.
Arrivés dans l’antre de la bête, ou plutôt à ses pieds, vous apercevrez bien vite les ascenseurs qui vous propulseront au sommet à la vitesse impressionnante de 37km/heure, parmi les plus rapides du monde. Cependant, rassurez-vous, on ne sent rien de particulier tant l’accélération et le freinage sont progressifs.
Évidemment, il faudra vous acquitter de quelques dollars pour avoir le droit d’aller côtoyer les étoiles, comme c’est souvent le cas à Vegas. À savoir 16$ le ticket adulte et 10$ pour les enfants.
Ne rechignez pas à sortir les billets verts de votre poche « banane » (à Vegas vous ne dénoterez pas en l’arborant fièrement ^^) tant la vue est spectaculaire là-haut, vous pourrez vous y émerveiller à loisir sans limite de temps, de préférence de nuit évidemment pour apprécier l’immensité de la ville et ces millions de petites lumières dont on peine à voir le bout, là-bas aux confins du désert.
À noter qu’il y a une plateforme d’observation intérieure (assez vaste, avec un bar), et une autre à l’extérieur, elle aussi suffisamment large pour accueillir beaucoup de monde sans se marcher dessus (rien à voir avec le sommet de la Tour Eiffel en somme).
Les lois de l’attraction
La vue, aussi splendide soit-elle, n’est pas le seul intérêt pour grimper en haut de la Stratosphère ; en effet les casse-cous et les amateurs de sensations fortes seront comblés par des attractions réellement effrayantes, surtout à cette hauteur.
Elles sont au nombre de 4.
La première, nommée « Big Shot » est visible de la rue. Bien que non révolutionnaire, elle embarque ses passagers le long de qu’on appelle une « tour de chute », en clair elle fait subir des accélérations soudaines et des chutes vertigineuses aux personnes qui sont assis les jambes dans le vide le long de la tour qui fait environ 50 mètres de haut (en réalité la flèche de la Stratosphère). C’est une attraction dorénavant assez commune dans les foires au manèges, mais vous imaginerez sans peine qu’à cette hauteur de 350 m la peur et la sensation de tomber, puis d’être ensuite re-propulsé avec une force d’accélération de 4G dans les dents est particulièrement impressionnante !
La seconde, sobrement intitulée « X-Scream » est tout aussi effrayante puisqu’il s’agit d’un rail qui plonge dans le vide au dessus de la plateforme extérieure de la tour, rail sur lequel est posée une navette ou prennent place les passagers, qui sont ensuite projetés d’un coup sec jusqu’à l’extrémité du rail ou la navette s’arrête nette. Mais, alors que les passagers viennent de pousser leur dernier hurlement, voilà que le rail s’affaisse d’un coup sec ! Mieux vaut ne pas avoir avalé un Burger XXL avant de monter dans la nacelle !
La troisième est la seule sur laquelle nous sommes montés (il fallait bien faire un choix, le prix pour l’ensemble des attractions n’est pas donné). Il s’agit du « Insanity the Ride », sorte de grue au bout de laquelle est fixée un manège qui fait tournoyer des nacelles face au vide. Sensations garanties sans pour autant ressentir un quelconque vertige ; cette attraction est également la moins brutale et la plus longue en temps passé sur le manège en lui-même. À faire absolument !
La quatrième et dernière attraction de la tour est sans nul doute la plus sensationnelle, et il faudrait me payer cher pour que je tente l’aventure. Le bien nommé « Sky Jump » vous propose tout simplement de faire le grand saut, depuis le sommet de la Stratosphère, uniquement attaché à un câble qui ralentira votre descente jusqu’à l’arrêt total au sol. Rien que de voir la minuscule petite plateforme où avancent les candidats au suic… euh… à … l’aventure, j’en avais le ventre noué.
Roule moi une tracto-pelle
Voilà une activité insolite propre à Las Vegas qui ravira le petit garçon qui sommeille au fond de chaque homme 🙂
Imaginez-vous conduire un énorme tracto-pelle, déplacer des tas de terre au bulldozer, creuser des énormes trous dans le sable ou balancer des rochers. C’est tout à fait possible chez « Dig This », en bordure de la ville et il faut bien avouer que c’est très rigolo !
La durée de l’expérience est de 1h30, suffisant pour s’amuser même s’il faut bien une bonne demi-heure pour « prendre en main » les commandes de l’engin. Mais la gentillesse et l’humour de l’équipe qui vous accompagne pour vous expliquer le maniement des machines est sans pareille. Je ne pense pas qu’il y ait autre endroit dans le monde où l’on peut pratiquer une telle activité pour le fun.
Boulevard du vice
Difficile de parler de Las Vegas sans évoquer ce qui ne manquera pas de vous sauter aux yeux à tous les coins de rue : la prostitution.
Présente partout et pourtant officiellement interdite à Las Vegas, la prostitution est cependant tout à fait légale dans le reste de l’état du Nevada. D’ailleurs, beaucoup de visiteurs n’hésitent pas à faire les 60 miles qui les séparent des premières maisons closes des villes alentours.
Cette règle qui veut que seule Las Vegas n’autorise pas la prostitution est tout de même très hypocrite, d’autant que l’activité se fait presque au grand jour, du moins sa promotion. Vous rencontrerez à chaque intersection du Strip une foule d’hommes et de femmes, souvent des philippins qui ont échoués là on ne sait trop comment, faire claquer sous votre nez un jeu de cartes à la manière des croupiers et tenter de vous en distribuer. Après tout, quoi de plus normal que de jouer aux cartes dans la capitale mondiale du jeu ?! À ceci près que ces cartes sont en réalité le curriculum vitae miniature de jeunes filles partiellement dénudées qui proposent de venir passer un moment tarifé directement dans la chambre de votre hôtel. Une forme de « sex delivery » en quelques sorte.
Pas besoin de porter plus loin le regard d’ailleurs pour s’apercevoir que les distributeurs de journaux sur les trottoirs ne proposent pas vraiment les nouvelles fraîches du jour (quoique), mais plutôt des petits magazines de format poche, véritables catalogues avec une multitude de filles dont l’offre de service est plutôt explicite. On retrouve même d’immenses publicités pour ces réseaux de prostituées sur le flanc des bus. C’est dire à quel point l’hypocrisie des autorités est poussée à son paroxysme en la matière.
Un peu comme la législation française qui autorise la vente de tous les accessoires liés à la consommation de cannabis, sans pour autant légaliser cette dernière substance.
On peut trouver cette activité choquante dans une ville où la plupart des attractions sont d’ordre familial. Cependant, il est clair que tout le monde s’en accommode ; le business semble passer avant tout.
Un français qui travaillait au bar du casino « Paris-Vegas » nous a même confié ce qu’il était facile d’imaginer, à savoir qu’il y a une entente tacite entre les employés des hôtels et les call-girls, et parfois même une complicité d’ordre marchande, puisque certains membres du personnels jouent les rabatteurs d’hommes célibataires vers les tentatrices attablées innocemment sur le zinc des bars, le tout contre commission cela va sans dire.
Drôle de business vous l’aurez compris, et s’il est impossible de connaître concrètement le nombre de prostituées qui œuvrent dans la ville, il est avancé le chiffre impressionnant de 10 000 femmes, « étudiantes » et danseuses, qui travaillent chaque nuit, et qui pratiquent pour beaucoup des « extras » derrière les épaisses portes des chambres des hôtels-casinos.
Cependant, je ne saurais que trop mettre en garde les amateurs de sexe tarifé car, outre l’aspect moral discutable, les risques de se faire arnaquer, voler, droguer, voire même tabasser par des complices, sont réels, nous avons aperçus quelques mises en garde affichées ci et là.
Les plus coquins d’entre vous peuvent toujours se contenter des nombreux bars à strip-tease, qui fleurissent partout dans la ville et qui, passé une entrée de 20$ plus le coût des consommations, vous permettront d’assister au spectacle que vous êtes venus chercher (obsédés !).
Après tout, comme dit l’adage… « Ce qui se passe à Vegas, reste à Vegas…»^^