Accès direct aux chapitres
Si vous êtes de passage à Pattaya, ville côtière thaïlandaise située non loin de Bangkok, pourquoi ne pas aller faire un tour dans ce parc à la fois surprenant et pittoresque.
Ce dernier se découpe en trois principales zones :
- la ferme aux crocodiles, avec un spectacle impressionnant,
- le zoo, où l’on peut approcher les animaux tels que des éléphants et des tigres,
- et enfin un vaste jardin géologique baptisé « Million Years Stone ».
La ferme aux crocodiles est un choix judicieux si vous aimez la nature et… le frisson.
Un spectacle à peine croyable
L’amour du risque
Une fois entrés, les visiteurs n’ont qu’une envie : se diriger rapidement vers le spectacle où l’on peut voir des Hommes parmi les crocodiles. Empressement qui n’est pas nécessaire puisque le numéro est bien entendu donné à plusieurs reprises dans la journée, pour satisfaire les nouveaux arrivants.
Cela dit, cette impatience se comprend quand on sait que les « dresseurs » n’hésitent pas à mettre un bras, et même la tête, dans la puissante gueule de ce redoutable reptile.
On vient par goût du frisson, ce plaisir coupable qu’on éprouve à se faire peur, à se projeter dans la situation de celui qui prend un risque, voire à se mettre en danger.
Il y a toujours cette possibilité d’assister à quelque chose de terrible, comme au temps des gladiateurs.
Et même si l’on imagine que le risque est minimisé (animaux gavés, comportements connus, etc.), le danger est bien réel, comme le prouve cette belle frayeur survenue en 2013, dans une autre ferme (« Samutprakan Crocodile Farm and Zoo » de Bangkok), comme le relate un article de 20 minutes – frayeur illustrée par la capture d’écran ci-dessous.
Le monsieur va bien (je l’ai eu au téléphone – je plaisante : mais la vidéo montre qu’il est vivant, rassurez-vous). J’en suis moins sûr pour l’animal (pas moyen de le joindre).
L’arme du crocodile
Pour revenir sur le spectacle en lui-même, il est relativement court.
Un thaï, accoutré d’un vêtement spécial pour l’occasion, se promène tranquillement dans une fosse pleine de sauriens.
Seul un petit muret et des vitres séparent les spectateurs de cet espace aux crocodiles. Bon, en même temps, il n’en faut pas plus, puisqu’à ma connaissance les crocodiles ne sautent pas (du moins lorsqu’ils sont à terre ou dans une faible profondeur d’eau) ^^
Je dois avouer que le moment où l’artiste plonge sa tête dans la gueule de l’animal est à la fois saisissante et un peu gênante.
En effet, on ne sait rien des conditions de vie de ces animaux. Cela dit, comment savoir si un crocodile est heureux ? On peut se dire aussi qu’il est curieux de voir cette espèce, qui était présente aux temps des dinosaures, reléguée au rang de bêtes de foire.
Il faut relativiser en constatant ce salut typiquement thaï, le Wai, donné à plusieurs reprises à l’animal en signe de respect.
Mais ce n’est pas ça le plus dérangeant à mon sens. Ces hommes jouent leurs vies pour divertir des anonymes. Bon, en même temps, c’est une véritable aubaine pour le tourisme et ce n’est pas tellement différent des cascadeurs, des dompteurs de fauves et autres charmeurs de serpents.
Un zoo non moins risqué
Une fois la représentation terminée, j’ai commencé à visiter le zoo, où, bien évidemment, les crocodiles sont à l’honneur.
Une cuillère pour le croco
Il y a plusieurs espaces aquatiques, dont un lac assez grand, pour lequel une attraction étonnante a été mise en place : nourrir vous-même les reptiles !
Le risque de se faire mordre est inexistant, puisque l’activité consiste à donner, depuis un ponton situé en hauteur, un poulet (déjà mort) à un crocodile, à l’aide d’une sorte de canne à pêche.
Vu le nombre de visiteurs, il y a des chances que beaucoup de crocodiles soient déjà gavés. Cela dit, j’ai vu quelques animaux se jeter sur la volaille. Donc, avec un peu de chance, vous aurez le sentiment d’accomplir une bonne action en nourrissant un saurien affamé.
Pour ma part, je n’ai pas donné la becquée : donner un réveil à manger m’aurait davantage amusé 😉 (si vous ne savez à quoi je fais allusion, replongez-vous dans les aventures de Peter Pan ^^).
Eye of the tiger
C’est très certainement pour moi LE moment le plus marquant de cette visite.
En effet, il est possible de se faire prendre en photo en compagnie d’un tigre. Pas un fauve dans une cage et vous fièrement devant, ce ne serait pas assez fou.
Vous vous asseyez juste à côté du félin, sous le regard attentif du dresseur, tout comme au temps où vous posiez au côté du père noël. Vous reviendrez alors de votre voyage avec un cliché qui épatera vos amis.
Sauf que, bien entendu, c’est très risqué.
Au moment où je passais à côté de l’attraction, un groupe de personnes voulait bien se faire prendre en photo avec le tigre.
Le dresseur chercha vivement à les en dissuader, lui-même semblant très inquiet pour sa propre sécurité. Très loin de l’image du dresseur de fauves qui donne constamment l’impression de maîtriser l’exercice.
Là aussi, un accident est survenu en 2011, exactement à l’endroit où je me trouvais. Une femme a été blessée (ce qui fut une première). L’exception qui confirme la règle en quelque sorte. Heureusement plus de peur que de mal : le tigre va bien. Plus sérieusement, l’hospitalisation de la dame a été entièrement pris en charge par le parc, et les blessures ne sont plus qu’un vilain souvenir.
À noter que si, comme moi, l’envie de jouer avec votre vie ne vous attire pas plus que ça, une simple chaîne attachée au cou de la bête sépare le public du dangereux animal. Espérons que la chaîne soit suffisamment solide au cas où la bête aurait envie de touristes-burgers ^^’
Le livre de la jungle
Le reste du zoo est très commun à ce qu’on peut trouver en Europe : oiseaux, ours, girafes, etc.
Avec pour moi l’éternelle question sur l’utilité du zoo : prison animale pour satisfaire la curiosité fugace et blasée des visiteurs, ou sauvegarde des espèces ?
Ce qui a retenu mon attention est cette possibilité d’approcher les éléphants, et même de les monter. Mais je ne fus pas très enclin à m’essayer à l’exercice, car, comme je le raconte dans mon récit à Fès, je n’ai pas spécialement une âme de cavalier ^^’
Par contre, comme le savez peut-être déjà, des ballades à dos d’éléphants sont possibles en Thaïlande. Avec des amis et dans un cadre plus sauvage, j’aurais très certainement été partant pour une telle expérience. À moins que je ne me trompe (oui, je sais, elle est facile celle-là).
Toujours est-il que la vue sans barrière du plus grand animal terrestre (après l’éléphant d’Afrique) reste une première pour moi et un souvenir marquant.
Yabadabadou !
Sans aller jusqu’à pousser le cri de joie de la célèbre famille Pierrafeu, vous éprouverez certainement un moment intense à visiter la dernière partie du parc : le « Million Years Stone ». La « pierre du fond des âges » en question est un rocher provenant de Kanchanaburi.
N’étant pas géologue, je ne pourrais pas vous parler avec subtilité de l’intérêt de cette visite. Et si l’âge des pierres vous indiffère, je ne pense pas que la beauté du site vous laissera de marbre.
Le jardin est en effet magnifique, zen au possible, avec des accents locaux marqués par la décoration.
Certains voyageurs qui connaissent bien la Thaïlande vous diront que ce n’est pas ce que vous pourrez voir de plus beau dans ce pays. Pas aussi sauvage que dans le nord du royaume, aussi raffiné qu’à certains endroits de Bangkok notamment.
Peut-être, mais j’ai ressenti un moment de quiétude, un de ces petits instants de bien-être, de sérénité, suffisant pour justifier amplement la visite.
Accéder au parc
Il y a différentes façons de se rendre dans ce parc depuis le centre ville de Pattaya. Pour ma part, j’ai choisi l’option la plus simple en prenant un taxi (plus cher). Mais ça permet d’y aller assis confortablement sans avoir trop chaud. Le chauffeur peut aussi vous attendre sans problème (il y a même de fortes chances qu’il vous le propose).
Il y a également des voitures « pick up », c’est-à-dire des véhicules utilitaires avec un espace ouvert à l’arrière (sorte de benne que l’on trouve plutôt sur certains fourgons en France).
Vous les trouverez aisément car elles « tournent » dans les zones touristiques, en particulier à proximité de la plage. Il suffit de les héler ou de marcher le long d’un trottoir, pour en trouver une à l’arrêt.
Les prix du trajet sont en théorie moins chers qu’un taxi, mais si vous prenez un pick up « seul » ou en nombre de passagers insuffisants, le conducteur peut vous faire payer le prix fort pour que sa course soit rentable.
L’intérêt de ces véhicules « pick up » est donc de les prendre avec d’autres touristes (vous aurez très certainement recours à eux si vous venez à Pattaya depuis la gare routière).