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1/ Bonjour Maryne et Jules, pouvez-vous vous présenter ?
Bonjour ! Nous sommes donc Maryne et Jules, un couple de Montpellier de 24 et 25 ans.
Après s’être lancé dans un Master en Sciences du Sport, Jules a travaillé sur un projet de création d’entreprise alors que je finissais mes études en Communication Marketing pour décrocher ma Licence. Nous avons lâché nos différents projets/boulots avant de partir pour pouvoir vivre pleinement cette aventure.
Un voyage solidaire en lien avec des associations
2/ Vous avez commencé un tour complet d’Amérique du Sud fin janvier 2016 pour un voyage « solidaire », expliquez-nous en quoi consiste exactement ce projet ?
Nous souhaitions partir pour nous, bien sûr, mais pas seulement. On s’est dit qu’un voyage comme celui-ci, pendant lequel nos déplacements se feront principalement en stop, pouvait être un bon support pour communiquer et profiter à une ou plusieurs causes. Mais il ne s’agit pas simplement de dire « regardez on fait un voyage solidaire » ; en contactant les associations nous souhaitions réellement nous lancer dans un projet concret, avec des échanges, des actions et une suite à notre retour.
3/ Vous êtes donc partenaires de 2 associations à travers ce périple, pouvez-vous nous parler d’elles et quelles seront vos actions concrètes pour les soutenir tout au long de cette aventure ?
Chacun s’est lancé dans un projet lié à ses sensibilités, son vécu et sa personnalité.
Pour Jules il était impensable de parcourir l’Amérique du Sud sans parler de l’Amazonie. Très sensible à l’environnement et à la protection de la nature, il s’est tout de suite tournée vers l’association Envol Vert qui agit notamment au Pérou et en Colombie pour préserver la forêt en lien avec les populations locales et offrir de nouvelles alternatives économiques à la déforestation.
Le but de cette collaboration est d’aller directement sur le terrain, à la rencontre des responsables, bénévoles, locaux, collectivités pour se rendre compte pleinement du travail qui y est effectué et la nécessité de mettre en place ces actions.
Nos visites et rencontres seront filmées ce qui nous permettra de créer des clips de sensibilisation forts.
Me concernant, me pencher sur une Association liée au cancer était une évidence, une maladie qui a touché ma famille ou encore affecté des amis à moi.
L’Association Capucine a été très réceptive au projet et nous a de suite accordé sa confiance. La leucémie est un cas à part et touche en majorité les enfants ou adolescents, mais pas que.
Je me suis rapidement rendue compte qu’il y avait un manque d’informations sur le don du sang ou encore sur le don de moelle osseuse, d’où mon envie de sensibiliser un maximum de personnes et de viser tous les publics.
Près de 3 millions de dons sont nécessaires tous les ans en France. Le micro trottoir que nous avons réalisé à Buenos Aires nous a montré que les Argentins étaient très informés sur la leucémie et les différents traitements possibles. Nous allons continuer notre sensibilisation en Amérique du Sud, et une fois rentrés en France nous mènerons différentes actions dans les lieux publics.
Quant à moi, j’ai décidé qu’après ce merveilleux road trip solidaire je m’engagerai officiellement en m’inscrivant sur le registre de donneurs de moelle osseuse.
J’avais déjà cette décision en tête, elle s’est encore plus confirmée pendant le voyage.
Un périple aux destinations sensationnelles
4/Quels sont les pays que vous avez traversés pour le moment et quel est votre programme pour la suite?
Nous sommes donc arrivés le 26 janvier à Rio avec en ligne de mire le carnaval qui fut un grand moment ! À partir des chutes d’Iguaçu nous avons commencé le stop qui nous a permis de descendre toute l’Argentine jusqu’en Patagonie puis de remonter par le Chili jusqu’au désert d’Atacama. Pour l’entrée en Bolivie, passage obligatoire par le Salar d’Uyuni avant d’arriver sur l’Altiplano andin. Nous sommes aujourd’hui au Pérou qui est un point fort de notre aventure avec nos passages sur plusieurs sites d’Envol Vert.
Il nous reste encore beaucoup de route puisque nous poursuivrons jusqu’au Nord de la Colombie en passant par l’Equateur bien sûr, avant de rentrer à Rio fin juillet, en passant par l’Amazonie et le Nordeste (région du Brésil)!
Chaque pays a ses particularités, sa culture, son mode de vie mais nous avons beaucoup aimé la folie du Brésil, son exubérance et la bonne humeur des brésiliens.
Prise de conscience écologique timide des populations
5/ L’une des fondations que vous soutenez lutte contre la déforestation ; j’imagine que votre conscience écologique vous a poussé à faire un premier bilan sur l’état de la nature en Amérique du Sud dans le cadre de ce périple solidaire, qu’en est-il exactement ?
Oui c’est vrai que plus ou moins consciemment notre œil est assez porté sur l’état de la nature dans les différents pays que l’on traverse. Avant de partir nous imaginions orienter cette sensibilisation écologique qu’en direction des européens que nous sommes mais, au fur et à mesure du voyage, on a pris conscience de la nécessité d’agir aussi et surtout ici, sur place …
L’Amérique du Sud a certainement des paysages et des espaces naturels parmi les plus beau du monde mais certains comportements, difficilement imaginables en France, nous ont relativement marqués. Heureusement ils restent assez isolés.
Nous pensons qu’il faut agir à la fois au niveau structurel pour donner les moyens aux gens de préserver leur environnement et bien sûr éducatif pour faire prendre conscience des conséquences des actes malsains que sont le jet de papiers par la fenêtre, le vidage des ordures derrière la maison ou, plus grave, l’abattage de forêts.
Heureusement, nous avons aussi eu des motifs de satisfaction et d’espoir, notamment en arrivant ici à Arequipa (Pérou) où le tri des ordures se fait dans la rue, quand le camion poubelle passe avec une musique pour prévenir de son arrivée et éviter ainsi que les ordures ne soient jetées dehors. Vraisemblablement une campagne de sensibilisation a été lancée dans un des parcs de la ville.
6/ Les populations que vous avez rencontré vous semblent-elles prendre conscience des menaces qui pèsent sur leur éco-système et avez-vous été témoins de mesures de protection concrètes en terme d’écologie et de protection de la nature ?
Nous arrivons tout juste aux abords de l’Amazonie, il est donc un peu trop tôt pour le dire mais effectivement c’est exactement la question que l’on se pose.
Lors de notre voyage au Costa Rica l’année dernière, nous nous sommes rendu dans une réserve indienne et le grand père du village ne semblait pas tout prendre conscience des menaces que le tourisme fait peser sur leur culture et leur mode de vie. En revanche, la nature était quelque chose de sacrée pour eux. Nous avons hâte d’aller à la rencontre des peuples amazoniens.
Quel budget à prévoir pour cette aventure
7/ Question classique mais essentielle pour préparer au mieux un tel voyage :
De quelle somme d’argent disposiez-vous au départ et à combien estimez-vous le coût global de cette aventure ?
Nous estimons que nos 6 mois de voyage nous auront coûté environ 5 500 € à deux, auxquels il faut ajouter les billets d’avion que nous avons payé environ 1000€ aller/retour pour 2 depuis Rio (on vous invite d’ailleurs à jeter un œil sur notre blog pour trouver des billets d’avion à prix intéressants).
Soit un budget d’environ 35-40€/ jour pour 2 : ce qui est très peu quand vous êtes en Patagonie et mieux quand vous êtes en Bolivie !
Ce budget nous laisse peu de marge pour nous rendre sur les différents sites géographiques d’Envol Vert et prendre le temps d’aller à la rencontre des différents acteurs, c’est pourquoi nous proposons à toutes les personnes sensibles à la protection de l’Amazonie et à la recherche pour la leucémie de devenir acteurs du projet en nous aidant à financer nos actions.
Pour cela nous avons mis en place une cagnotte en ligne sur Leetchi.
Nous estimons qu’avec 800€ toutes nos actions pourraient être financées et réalisées (déplacements, hébergements, matériel audiovisuel) mais l’objectif est d’aller plus loin et d’effectuer une donation la plus importante possible aux associations !
Avec Teezily, nous avons aussi proposé une collection de tee-shirts, débardeurs, sweats dont les bénéfices reviendront à nos actions. Un autre moyen d’être solidaire tout en se faisant plaisir en somme !
8 / Avez-vous prévu de travailler sur place pour améliorer le quotidien ?
Jusqu’ici nous n’avons pas eu ou pas pris le temps de rester suffisamment dans un lieu pour y travailler.
6 mois ça peut paraître long mais finalement pour parcourir toute l’Amérique du Sud ce n’est pas énorme ! En discutant avec les locaux, on a cru comprendre que faire des petits boulots ici était assez facile, en dehors des sites d’échanges comme workaway par exemple, il suffit d’aller directement demander aux commerçants, restaurants, etc
Nous avons d’ailleurs dû faire des choix sur le parcours et nous en ferons d’autres. Nous préférons privilégier l’aspect solidaire de notre action et nos passages sur les différents sites d’Envol Vert.
L’accueil chaleureux des locaux
9/ Parlez-nous des rencontres que vous avez pu faire sur votre route, avez-vous des anecdotes drôles ou touchantes à nous raconter ?
Dès le début de notre aventure, nous avons passé quelques jours chez Conrado et Taiane, à Rio où nous avons été accueillis comme des rois !
L’avantage du stop c’est que des rencontres on en fait plein !! Et à chaque fois ce sont de belles rencontres ! Dès notre 2ème jour sur la route, après nous avoir pris dans son pick-up, Fernando nous a invité chez lui avec sa famille où nous avons mangé, joué à la console et profité d’une chambre tout confort !
2 jours plus tard ce sont René et Rosada, un couple argentin, qui nous ont aidé à aller jusqu’à Buenos Aires et n’attendent que notre retour depuis.
On pense aussi à tous les routiers qui nous ont aidé à travers la Patagonie, notamment à César qui est venu à notre rencontre dans un café, en Argentine, pour nous offrir à manger et nous proposer de nous héberger ; mais aussi à Mario et Marcela, un couple chiliens qui a tenu à faire le tour de la ville pour trouver un lieu où nous pourrions dormir ; mais aussi à cette Bolivienne qui tient un petit restaurant sur l’Isla del Sol et sa fille avec qui nous nous sommes initié au Queshua et à l’Aymara et à plein d’autres personnes toutes aussi merveilleuses !
Nous avons aussi une anecdote marrante : nous n’avions pas de billets pour le Carnaval de Rio car nous avions prévu d’en chercher directement devant le sambodrome. Après avoir enfin trouvé une vendeuse, nous avons failli tout perdre puisque je lui ai demandé depuis combien de temps elle était enceinte, ce à quoi elle m’a répondu… « Ah non non ça c’est la bière ! » Ambiance !
10/ Vous êtes partis depuis quelques mois et votre aventure est loin d’entre terminée. Avez-vous cependant déterminé une date de retour et comment envisagez-vous la suite à donner à ce voyage ?
Nous sommes déjà à plus de la moitié de notre aventure, nous rentrons le 21 juillet !
Et comme on vous le disait, notre collaboration avec nos associations ne s’arrêtera pas à notre billet retour.
Dès la rentrée, nous souhaitons continuer la sensibilisation dans les lieux publics, les écoles, faire des conférences, échanger sur les thèmes du voyage, de l’environnement et de la solidarité.
Nous rêvons aussi de créer une association de voyageurs à la fibre éco-solidaire pour mener des missions de terrain ou que ce soit et pouvoir aider en cas de catastrophes ou de pénuries (nous lançons un petit appel aux personnes intéressées !).
Bref, nous avons plein de projets en tête, ce qui devrait faciliter le retour !
Et puis en voyageant sur ce continent on se dit que finalement on ne connait pas si bien la France et qu’on y a jamais essayé le stop …
Un dernier mot
11/ Voulez-vous profiter de cet entretien pour lancer un appel, alerter nos lecteurs ?
Justement oui, l’occasion est parfaite !
Comme nous vous le disions, notre pensée sur ce voyage solidaire a évolué et nous souhaiterions aussi sensibiliser les locaux sur place. Les dessins du parc d’Arequipa nous ont donné l’idée d’associer des écoles françaises à notre projet en faisant participer les enfants à notre sensibilisation donc si des enseignants, des directeurs ou des parents d’élèves nous lisent, qu’ils n’hésitent pas à nous contacter !
Merci à vous Maryne et Jules ! 🙂
Superbe article qui décrit bien le projet !
Pour les avoir rencontrés, ils sont bien motivés et ont un beau parcours !
Enjoy !