Accès direct aux chapitres
Le grand saut. Voilà ce que s’installer et travailler en Thaïlande peut supposer à ceux tentés par l’aventure sur le long terme dans un pays qu’ils pensent connaître, mais qui reste à considérer comme un pays étranger.
Quitter son pays demande un minimum de préparation avant le départ et nécessite une réflexion importante que je découperai en trois grandes parties :
- La préparation
- L’insertion
- L’intégration
Comme j’ai pu en témoigner sur Vojagado à propos de mon expatriation en Thaïlande, mon choix s’est porté sur le pays au mille sourires, pour son charme sans pareil et sa culture exceptionnelle.
Naturellement, chaque nation a sa propre approche à étudier. Et il faut aussi prendre en compte que ce qui nous définie en tant que personne déterminera les rencontres et nous amènera à une suite d’expériences uniques.
Travailler en Thaïlande
Cette phase pour s’installer en Thaïlande a duré pour moi presque 2 ans, mais ce délai peut être plus court.
Une fois la décision prise, l’environnement dans lequel vous allez évoluer sur place sera important.
Soyez réaliste
J’ai beaucoup lu avant mon départ sur les possibilités de travail en Thaïlande, suivi des forums qui restent encore très intéressants à ce jour, comme franco-thai.com, mais je devais bien me rendre compte que je ne faisais pas partie « de la bonne cible » des emplois les plus recherchés dans ce pays comme les métiers de bouche (boulanger, pâtissier, chef cuisinier, chocolatier, etc.), des postes à hautes valeurs technologiques (création avancée sites de web, programmeur, etc.), du tourisme (responsable d’hôtel) ou de l’industrie automobile très présente en Thaïlande (dominance japonaise dans ce domaine).
Contrairement à ce que j’ai pu lire dans des magazines spécialisés, j’étais bien loin de me faire expatrier depuis la France via une société française et de bénéficier de tous les avantages des « vrais expats » (contrat, congés, sécurité sociale française via la CFE – Caisse des Français à l’Étranger).
À voir le faible retour de mes e-mails envoyés depuis la France, j’aurais pu déjà me dire avant de partir que c’était tout simplement impossible de s’installer et de travailler en Thaïlande sur le long terme dans une entreprise fiable. De toutes façons, je ne visais pas si haut d’entrée de jeu, même si c’est vrai que j’espérais décrocher ce petit quelque chose.
Laissez-vous du temps
La phase de préparation est déterminante pour obtenir un maximum de contacts à votre arrivée. Cependant, ne vous accrochez pas aux faux espoirs de possibilités de travail. On se rend compte en quelques jours une fois sur place que tous les espoirs « bâtis » sur plusieurs semaines peuvent s’écrouler. Ce qui, bien sûr, a été mon cas.
Ne cédez pas pour autant au sempiternel « À quoi bon ? », synonyme de remise en question constante et de démoralisation personnelle.
Afin d’éviter cela, fixez-vous une date sur votre calendrier avec une distance suffisamment grande pour vous préparer correctement, et restez fixé sur celle-ci. Toutes ces qualités sont en vous, ou peuvent être acquises. Pas d’urgence.
Cours de langue indispensables !
Pour commencer à s’intégrer au pays, il y a toujours la méthode d’apprentissage des langues, comme Assimil, en attendant d’apprendre le Thaï. Nous sommes tous passés par là pour nous accoutumer à un pays.
En résumé : la recherche d’emploi
- Bien définir vos compétences et la recherche d’emploi que vous souhaitez sur place,
- Préparez-vous un répertoire de contacts que vous pouvez approcher de France, ou que vous avez pu avoir lors de vos précédents séjours en Thaïlande,
- Fixez une date de départ, et tenez-vous à votre objectif,
- Tentez une approche de la langue via des méthodes d’apprentissages.
Les contacts
Chambre de commerce
En plus de vos démarches privées, mettez-vous en relation avec la Chambre de Commerce Franco-Thaïe.
C’est une des Chambres les plus fortes d’Asie du Sud Est. Elle possède un pôle dédié à la recherche d’emploi en Thaïlande plutôt performant, même si avec 840 CV de français enregistrés en 2015, il est clair qu’ils ne peuvent tout gérer. Sur 200 rendez-vous validés à Bangkok, 15 personnes ont vu leur recherches aboutir.
Cependant, leur équipe peuvent vous introduire dans des sociétés qui font appel à leurs services afin de les aider à trouver le bon profil. Ne vous y prenez pas trop tôt, car si un poste est disponible, c’est souvent dans l’immédiat et vous risquez de vous mordre les doigts si vous n’êtes pas encore prêt a partir.
Créer son entreprise en Thaïlande ?
Peut-être avez-vous pensé qu’il serait plus facile de créer votre société pour venir s’installer en Thaïlande ? Pourquoi pas. Le conseil reste valable : bien s’entourer et pouvoir s’adresser à une société francophone, tant le système légal et comptable dans un pays étranger peut être difficilement compréhensible pour un nouvel arrivant.
Ci-dessous les conseils amicalement communiqués par Vincent Cloitre, Directeur Général de B-Accounting Bangkok :
- Sur les trois dernières années, 50% des entreprises créées avec l’aide de B-Accounting sont francophones,
- le coût d’ouverture d’une société s’échelonne entre 50.000 et 150.000 THB (1250 à 3750 euros).
Bien entendu, la société idéale n’existe pas. Il n’est pas recommandé d’ouvrir une entreprise qui n’est pas dans son cœur d’expérience et de métiers. Il convient de s’assurer de l’existence de débouchés commerciaux et de leur adéquation avec les ressources employables: établir un solide Business Plan est fondamental.
Enfin, il ne faut pas penser que son entreprise fonctionnera aussi rapidement qu’en Europe. Les spécificités culturelles du pays et le comportement avec les Thaïs sont radicalement différents. Il faut donc veiller à mettre ses certitudes de côté tout en restant confiant. Parler la langue du pays et avoir acquis une bonne expérience sur place en tant qu’employé est aussi préconisé.
Médias locaux
Il existe également en Thaïlande un magazine historique francophone réputé (+20 ans d’existence !): Le Gavroche. Petit magazine bi-mensuel bourré de d’informations pratiques, conseils, reportages, et … annonces.
J’y ai laissé plusieurs fois mon profil. Ma première offre d’emploi avec permis de travail et mes débuts dans le textile ont été possibles grâce a lui. Certes beaucoup d’annonces passées, et jamais un coup de fil, sauf un… le bon !
Le petit Journal, un autre media francophone présent en Thaïlande peut également être consulté car il peut donner un complément d’information au Gavroche. Toujours mieux de bien connaitre son pays d’accueil quand on cherche à s’y installer.
Bien sur ne pas oublier les sites de recherches d’emplois locaux, comme le « Major » JobsDB (th.jobsdb.com), un des plus grand réseau d’Asie de recherches d’emploi en ligne, ou encore JobThai (www.jobthai.com). Néanmoins, ces sites thaïs/anglophones vous demanderont déjà une très bonne expérience sur place. Adresses très utiles aussi si vous avez monté votre société et recherchez des employés locaux : j’ai pour ma part pu auditionner une vingtaine de profils à travers ces contacts.
En résumé : les contacts
- Chambre de Commerce Franco-Thaï: Source sure sur place dans les recherches d’emploi. Préparez votre CV et votre venue imminente dès votre envoi,
- Création de société déconseillée sans expérience solide sur place,
- Orientez vous vers des contacts francophones pour vous aider à comprendre et vous donnez les bons conseils,
- Dans le cas d’ouverture d’entreprise: restez dans votre cœur d’activités. Les échecs sont nombreux,
- Le Gavroche / Le petit journal : ne négligez pas la puissance des médias locaux,
- JobsDB ou JobThai : si vous avez déjà une solide expérience localement ou a l’international.
Le budget pour s’installer en Thaïlande
Avant mon arrivée, je me suis longuement demandé quel était le budget nécessaire afin de pouvoir s’installer de manière durable en Thaïlande. N’ayant pas un historique de millionnaire (malheureusement), ce point faisait partie régulièrement de mes grandes interrogations. Et bien dans un studio moyen (5.000 THB/mois = 125€ environ) on peut vivre raisonnablement avec 50.000 THB/mois.
Limitez les sorties
Bien sur cette somme ne comprend pas les sorties que l’on peut faire à Bkk et qui peuvent très rapidement faire exploser ce budget. Une bonne sortie entre amis sur Sukhumvit Soi 7 (pub le ‘Bangkok Beat‘ que j’apprécie particulièrement) et, hop, on peut déjà dépenser facilement 3 à 5.000 THB (soit 75 à 125€) pour une soirée pourtant modérée.
Il faut savoir donner des priorités et essayer de garder les motivations qui nous ont amené sur place, et ou nous nous réveillerons le lendemain.
50.000 THB/mois peut suffire si vous avez une petite famille à charge, à condition que vos proches le comprennent.
L’assurance-santé
Concernant la santé, pensez à votre couverture avant votre arrivée. Les bons actes et les bonnes paroles oui, mais ce point est capital, vraiment, et s’il vous arrive un gros problème sur place sans assurance, les problèmes vont apparaître très rapidement.
Il existe un large panel de société d’assurance thaïe qui vous couvre plus ou moins bien. Je suis pour ma part couvert par MSH International (35 ans d’expériences, une des cinq sociétés leaders mondiales dans les couvertures santés, etc… : du solide) MSH possède un bureau a Bangkok (sur Wireless Road / Lumpini) et la branche thaïe couvrait plus de 22.000 personnes en 2015 .
À 41ans, je paie un équivalent de 2.270 €/an . Bien sûr la somme reste importante à l’année, mais je trouve personnellement la prise en charge très bien répartie. De très bons hôpitaux sont intégrés dans leur réseau de partenariat mondial.
Il n’y a aucun frais à avancer en cas d’admission et les frais dentaires sont aussi couverts à hauteur de 90% (en fonction du plan de couverture que vous sélectionnerez). Vous pouvez bien sûr régler votre contrat avant votre venue de manière à partir sur une base de couverture intégrale au jour J de votre arrivée.
Si vous voulez réduire ce budget, vous pouvez opter pour une assurance qui ne couvre que les frais d’urgence en cas d’hospitalisation grave, mais je vous déconseille de ne rien prendre du tout.
Rappelez-vous qu’en cas d’accident, si vous perdez connaissance et que votre situation nécessite une opération en urgence : ce sont vos amis proches qui vont devoir se sacrifier pour trouver les sommes qui peuvent être très importantes si ça nécessite la chirurgie. Vous pouvez culpabiliser à vie vos amis si la somme demandée à votre survie n’est pas réunie à temps.
Préparer son voyage ne concerne pas que soi même : notre décision doit aussi considérer le « respect » de son entourage.
Allez, ne soyons pas défaitiste après tout ! Mais gardez bien cela en tête.
Cours de thaï sur place
Si comme moi vous pensez étudier la langue du pays dès le pied à terre, vous pouvez vous référer à l’école mentionnée dans mon précédent article. Pour s’inscrire, rien de plus facile. C’est aussi une bonne raison pour garder des directives et priorités une fois à Bangkok. Cela peut être aussi un bon point d’encrage pour garder la tête claire avec son objectif sur une échelle de 6 mois, par exemple.
Pour le billet d’avion, prenez le retour a la fin de votre dernier mois de cours. Une fois que vous aurez atteint cette date vous verrez alors où vous en serez sur place.
En résumé : le budget
- 50.000 THB/mois est possible en adoptant un rythme adapté à la vie locale (HORS assurance santé -> Renseignez-vous auprès du contact avance ou d’autres organismes en fonction de votre profil/âge/antécédent),
- Limitez les tentations et les sorties excessives pour rester dans les clous,
- Les cours de thaï peuvent vous aider à atteindre vos objectifs de temps,
- Si votre anglais est de niveau médiocre, renforcez-le avant votre arrivée. La connaissance de la langue est indispensable dans la recherche et l’obtention d’un travail.
- Billet d’avion open 6 mois.
Le visa
Les visas pour la Thaïlande sont à eux seul un long chapitre, mais pour faire bref et en première approche, un visa touriste double entrée (2 x 2 mois + 1 mois extensible) vous donne largement le temps de connaitre le terrain et de voir si au bout de cette période votre motivation reste intacte.
Quelques écoles peuvent aussi vous aider à faire des Certificats d’étude afin d’obtenir le visa étudiant, mais certaines de ces structures sont en réalité des mirages donnants l’illusion de pouvoir rester en Thaïlande sous « couverture » d’un visa et de travailler dans le pays. Beaucoup de gens ont recours à ce procédé mais le sérieux n’est pas prouvé sur le long terme. De plus je ne connais pas la qualité des cours que ces écoles enseignent réellement.
En résumé : le visa
- Visa touriste double entrée suffisant pour les 6 premiers mois.
Le temps à la réflexion ne vous a pas découragé ? Toujours motivé à faire le grand saut ? Budget rassemblé pour quelques mois d’aventures? La date de votre calendrier arrive a terme ?
Alors c’est bon, vous êtes prêt a faire le grand saut !!
La suite la semaine prochaine 😉
Très bel article Sylvain, concis et précis, je suis sûr qu’il pourra aider du monde ! Après, pas sûr que chacun puisse avoir la ténacité et le courage que tu as montré pour en arriver là où tu es aujourd’hui, car rien n’est facile lorsqu’il est question de s’établir durablement en Thailande, le soleil et les sourires sont trompeurs… mais c’est une autre histoire
Amitié,
Axel
Merci Axel. Oui tout est question de persévérance, d’amour du pays et de la culture 🙂
Bons conseils et surtout très réalistes. On a souvent tendance à penser que c’est facile surtout lorsque nous visitons le pays en touriste et nous ne nous rendons compte des difficultés qu’une fois face à la réalité. Mais ton article permet d’aborder tous les points. Bravo!
Bonjour Laurence & Eric,
Oui habiter dans un pays etranger impose forcement une autre vision qu’un voyage touristique. Il faut reussir a s’adapter sans perdre ses valeurs.
Merci du message!
Très bien écrit et utile. J’attend la suite avec impatience 🙂
Est ce possible de vous contacter en message privé?
Bonjour Ludo,
La suite la semaine prochaine 🙂
Vous pouvez me contacter sur sylvain@vojagado.fr
A tres bientot!