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Savez-vous qu’il existe un village où le temps s’est arrêté ? Celui-ci se trouve dans le nord de la France, près de Lille. Ce village est si particulier qu’il est devenu un véritable parc, dont les attractions sont tout bonnement les modes de vie de nos ancêtres ruraux ! Le résultat est une réussite, car ça plaît vraiment à toutes les générations, y compris les plus jeunes !
Voyage dans le passé
Un dimanche après-midi, par un temps nuageux percé de quelques éclaircies, je me suis rendu au musée de plein air à Villeneuve d’Ascq, commune de plus de 62.000 habitants qui fait partie de la métropole Lilloise.
Villeneuve d’Ascq est connue dans la région pour être un pôle de recherche, d’où est né le premier métro automatique du monde (le VAL) en 1971. Forte de ses deux universités, elle est aussi surnommée la « technopole verte » pour avoir privilégié l’écologie, les sciences agronomiques, ainsi que le patrimoine rurale.
C’est donc dans cet aspect de valorisation du passé agricole que le « musée de plein air » a été élaboré en 1990, par une concession d’un terrain de quinze hectares par la Communauté Urbaine de Lille à l’association « Monique Teneur Sauvegarde du Patrimoine Rural ».
Vers quinze heures environ, mes amis et moi arrivons à hauteur du parc, et découvrons un peu surpris que le parking est déjà bien rempli (voir presque plein) pour un week-end du 15 août un peu morne.
En cet instant, je n’ai pas d’idée précise de ce que je vais trouver dans ce parc, où j’aperçois déjà quelques vieilles bâtisses pittoresques, perdues dans la verdure.
Il y a déjà une petite fil d’attente à l’accueil, où il faut s’acquitter de 5€ par personne (pour les plus de 12 ans). Cette somme, plutôt modique, permet surtout à l’association de perdurer.
Car non seulement cela suppose un gros travail d’entretien, mais vous y trouverez également des animations fort sympathiques, qui raviront toutes les générations !
Cela donne une idée, pour l’urbain technophile que je suis, de l’effervescence qui pouvait régner dans un village, un jour de fête notamment.
Je comprends alors que cette visite se révèlera être un véritable voyage dans le passé, où la place de l’agriculture en France était essentielle.
Visite du village en question
Attirés par un orgue de barbarie, mes amis et moi nous approchons de deux femmes aux vêtements d’époque qui poussent la chansonnette, en enchaînant quelques airs anciens.
C’est ensuite une antique machine à moudre le blé manuellement qui fait l’objet de notre attention. Cela donne un aperçu impressionnant du travail qu’il fallait faire, rien que pour obtenir une toute petite quantité !
C’est alors que je suis invité à déguster un petit morceau de pain beurré – dont le beurre vient d’être fabriqué il y a peu, toujours de façon artisanale. Ce simple assemblage n’en est pas moins savoureux, et il faut alors se contenter de cette mince portion.
La ferme !
Pour obtenir cette cuisine authentique, l’association bénéficie entre autres de ses propres matières premières, végétale et animale. Ainsi on trouve différents potagers, champs, ruches, enclos pour du bétail et même un pigeonnier.
Parmi les animaux de la ferme, j’ai pu voir des poules de différentes espèces, des moutons, des lapins, des cochons, des ânes, un dindon ainsi qu’une vache.
Deux points ont attiré mon attention.
Premièrement, la présence d’un énorme lapin, le plus gros que j’ai pu voir jusqu’ici (taille difficile à représenter en image car l’animal était derrière une grille ; il aurait fallu le prendre dans les bras !). C’est un animal dont chaque représentant de l’espèce peut peser dans les 10kg. Celui présent là-bas les a largement atteint ! Il s’agit en fait d’un géant des flandres (pour rappel, les Flandres correspondent à un territoire ancien situé dans le département du Nord et en Belgique). Après enquête, ce lapin ne figure pas parmi les plus gros, qui pèsent plus de 20kg, dont le détenteur du record s’appellerait Darius et vivrait au Royaume-Uni (autant dire qu’ils sont voisins ^^’).
L’autre point qui laisse songeur consiste en une roulotte, utilisée jadis par les bergers. J’ai cru comprendre que ces derniers dormaient à l’intérieur, dans cet abri rudimentaire, au milieu du troupeau.
Passerelle authentique vers le passé
Difficile d’énumérer toutes les activités artisanales, dont fait partie la forge, en plus de celles que j’ai décrites plus haut. À cela, il faut ajouter la visite des maisons anciennes, qui contiennent entre autre des chaudrons, de la vaisselle, des lits étriqués dans des chambres sommaires, des fers à repasser posés à même le fourneau ancien, ainsi que des caves dissimulées par des larges trappes de bois.
On ne peut être surpris lorsqu’on apprend que certains bâtiments ont été déplacés pierre par pierre ! Et ce afin de sauvegarder le patrimoine rural (essentiellement du Nord-Pas-De-Calais et de Picardie), parfois menacé de destruction, notamment par le passage des lignes ferroviaires. C’est donc un véritable tour de force qui a été réalisé ici.
Tout ça m’a fait prendre conscience que j’avais déjà visité plusieurs châteaux et autres palais, mais je n’ai pas souvenir d’avoir exploré, autrement que par les livres, l’habitat tout aussi ancien des «petites gens», des terriens anonymes qui ont été le terreau fondamental de notre pays, en pourvoyant à ses besoins élémentaires durant des siècles.
Ce monde paysan a aujourd’hui le vent en poupe, avec son bon sens et son savoir-faire, face à une industrialisation qui pose légitimement des questions, voire des craintes.
Les animations
Qui a dit que les villages se meurent ? Ça peut paraître à priori surprenant, mais il y a vraiment beaucoup à faire, entre les jeux anciens, les spectacles et les ateliers (vérifier les horaires de ces derniers). Notez que les animations peuvent varier en fonction des jours.
Les enfants ont accès à une multitude des jeux et jouets en bois (de quoi bien s’occuper). Les plus téméraires peuvent aussi visiter la maison de la sorcière et même essayer des échasses (de tailles réduites, ce qui ne présente pas de danger particulier).
Il est enfin possible de s’aventurer dans des activités telles que ce parcours, si je puis dire, qui consiste en une boîte constituée uniquement d’arêtes de bois, où sont accrochés de longs fils noirs, de façon à ce qu’ils coupent l’espace en diagonal et soient suffisamment rapprochés les uns des autres. Le but est de traverser cet espace sans toucher aux fils, au risque de faire sonner une clochette accrochée sur chacun d’eux. C’est un peu l’ancêtre d’un système d’alarme constitué de rayons lasers entrecroisés, comme on a pu voir au cinéma.
N’écoutant que son courage, Romain n’a pas hésité à tester cet appareil de torture, et a réussi à en sortir sans lumbago.
C’est l’atelier de confections de poupées qui a connu indubitablement le plus de succès lorsque j’y suis allé. À tel point que j’ai eu du mal à rentrer dans la salle ! Si cela ne vous tente pas, il y a une multitude d’objets très divers à examiner.
J’ai cru voir un estaminet
Après une longue ballade champêtre, une halte s’impose. Ça peut être l’occasion de terminer la visite par un verre, voire même un dessert, à moins que vous ne préfériez déjeuner.
L’endroit est aussi agréable à l’intérieur qu’à l’extérieur, bien évidemment toujours dans la tonalité du parc. Mais par beau temps, la terrasse l’emporte largement, d’autant que il est possible d’avoir une vue sur le spectacle, avec, en prime, les rires d’enfants en fond sonore.
Je n’ai pas suffisamment testé la carte pour me faire une idée juste de la qualité de la cuisine à base de produits régionaux. Cela étant, j’ai trouvé ce que j’ai mangé très bon, et aux dires de mes amis, mon impression se confirme.
Au-dessus d’une porte vétuste, je remarque une inscription gravée dans le bois, « AИИO ♥ 1763 », laissant libre court à l’imagination…
Informations utiles
Adresse : 143 Rue Colbert, 59493 Villeneuve-d’Ascq
Coordonnées GPS : Latitude : 50.624341 | Longitude : 3.181569
Téléphone : 03 20 63 11 25
Horaires : de mercredi à samedi de 10h à 18h | le dimanche de 10 à 19h
Tarifs : 5 € (3€ pour les moins de 12 ans, 15€ pour une famille)
Accès transport public : Métro ligne 1 station Pont de Bois, changement Bus ligne 13 arrêt Masséna.
Site web officiel : www.museedepleinair-asso.org