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C’est une crainte pour tous les voyageurs, qui peut vite se transformer en un cauchemar au quotidien. Vous croyez être à l’abri en choisissant un hôtel réputé très propre, voire un hébergement haut de gamme ? Détrompez-vous.
La punaise de lit est de retour, et elle n’est pas contente.
Voici quelques conseils pour trouver des solutions face à l’invasion des punaises de lit et, dans un premier temps, pour s’en prémunir.
Connais ton ennemi
Nocturnes, hématophages (ne se nourrir que de sang) et vivants dans nos foyers : oui, les vampires existent réellement. Ce ne sont pas les moustiques qui vont me contredire !
Oh, punaise !
Le mot « punaise » (cher à Homer Simpson) a pour étymologie le mot latin « putinasius » qu signifie « avoir une mauvaise odeur » ; « putinasius » étant composé de « putere » (à l’origine du mot « puer ») et « nasus » (nasal).
Cet insecte est justement connu pour son odeur particulière, désagréable donc, surtout lorsqu’il est écrasé.
En réalité, la punaise désigne plusieurs espèces (près de 30.000 tout de même !), terrestres ou aquatiques.
Par « punaise de lit », c’est généralement de la « Cimex lectularius » dont on parle.
Mesurant entre 5 et 8 millimètres, son corps plat, parfaitement ovale, à la coloration brunâtre tirant vers le rouge, n’est pas sans faire penser à un pépin de pomme.
Contrairement à la plupart des insectes, elle ne possède pas d’ailes mais a bel et bien 6 pattes, essentiellement ramenées vers l’avant. Son abdomen, qui représente deux tiers de sa taille, présente de petites rayures.
La punaise de lit appartient aux hétéroptères, insectes pourvus d’un appendice buccal, dit « piqueur-suceur », qui sert généralement à se nourrir de… sèves végétales ! La punaise de lit a donc préféré le goût du sang, contrairement à la plupart de ses cousines.
Piqûres et conséquences
Comment savoir si une piqûre est l’œuvre de la punaise de lit ?
Les punaises de lit peuvent « attaquer » une dizaine de fois une même victime en une nuit. Donc il y a de fortes chances de voir plusieurs piqûres assez rapprochées, jusqu’à former une sorte de plaque.
Leurs zones de prédilection sont les bras, les jambes, ainsi que le cou et le torse. N’hésitez pas à consulter un médecin si vous avez un doute.
Les réactions cutanées et autres rougeurs peuvent mettre du temps à apparaître, jusqu’à deux semaines !
Les démangeaisons sont ressenties de façon très variables : inexistantes à faibles généralement ; certains parlent de démangeaisons plus intenses que celles provoquées par le moustique (il peut s’agir de réactions allergiques).
Comme toute piqûre d’insecte, il est déconseillé de gratter à cause des risques d’infections. N’hésitez pas à couvrir les boutons de crème apaisante et surtout antiseptique.
L’antiseptique n’est pas du tout superflu. J’en ai fait l’expérience, notamment en Thaïlande…
Les piqûres peuvent devenir très gênantes, surtout d’un point de vue social. Car la punaise de lit, à l’instar du poux, est considérée comme un signe de mauvaise hygiène, alors que, encore une fois, ça n’a aucun rapport.
Ses points faibles
Cette partie de la fiche concernant ce véritable petit vampire devrait plaire à tous ceux qui la détestent.
- La punaise de lit n’aime pas la lumière (vie nocturne, essentiellement entre 2h et 5h du matin, ai-je pu lire). Malgré tout, lorsque les punaises de lit sont suffisamment nombreuses, il est possible de les voir même le jour. Donc si vous en voyez une de jour, c’est généralement mauvais signe !
En outre, si vous êtes vous-même noctambule ou travaillez de nuit, elles ne épargneront pas pour autant le jour… - L’animal est plutôt lent. Dès que vous en avez repéré une, il y a peu de chance qu’elle puisse vous échapper. Ça rigole moins du coup là, hein ?!
- Cet insecte ne saute pas. À ne pas confondre avec la puce, donc !
- L’animal est mauvais grimpeur : il aura plus de mal à « s’accrocher » à une surface parfaitement lisse.
- Elle ne supporte pas les températures extrêmes. Remarquez, l’Homme non plus. Mais au moins, vous savez que près d’un volcan ou sur des terres glacées, vous êtes plutôt tranquille (si vous pouvez vous passer d’un abri tempéré ^^).
- Elle a aussi ses prédateurs. Ainsi, ces autres bébêtes grouillantes dont vous ne raffolez peut-être pas, voire qui vous font même peur, sont pour l’occasion vos amies, comme les cafards ou les araignées. Vous savez ce qui vous reste à faire en cas d’invasion 😉
En donnant un petit nom à vos cafards et vos araignées, vous verrez, ça passera tout de suite mieux.
La résurrection
Mais pourquoi ce fléau des voyageurs et des foyers est redevenu un sujet d’actualité, alors qu’on pensait le phénomène comme éradiqué depuis les années 30 ?
D’abord parce que, comme nous l’avons déjà dit dans le préambule de ce blog voyage, voyager devient de plus en plus simple. Transports low-cost et solutions d’hébergement attractives ont sans doute joué un rôle.
Entendons-nous bien, l’insalubrité supposée par un prix trop faible n’a rien qui attirerait davantage la « Cimex lectularius ». Le flux de voyageurs oui, dans le mesure où ça facilite la propagation de l’insecte en question.
Et devinez quelle est la première destination touristique dans le monde ? La France, et en premier lieu Paris. Donc, en tant que français, nous sommes particulièrement concernés par ce phénomène…
L’autre facteur, supposé comme majeur par la communauté scientifique, est que le type d’insecticides utilisé autrefois contre la punaise était également trop dangereux pour l’Homme. Forcément, si tout le monde meurt, c’est efficace mais embêtant ^^
Faute d’avoir trouvé l’insecticide idéal, ces petites diablesses en ont profité !
En attendant, le problème est mondial et touche les grandes capitales prisées des touristes.
Les précautions à prendre
Voici quelques conseils qui pourraient vous servir :
- Ne pas poser votre valise sur un lit, en arrivant dans votre hébergement (et même, si vous vous en souvenez à votre retour, sur le lit de votre domicile).
Elles ne vont évidemment pas se jeter sur votre valise, mais imaginons que vous laissiez votre valise le temps de votre toilette ou d’une sortie. Disons que l’éloignement de vos bagages du lit réduit les chances qu’elles y entrent. - Inspecter la literie : matelas, oreillers, etc. Il est possible de repérer des petites tâches sombres de déjection et des traces de sang. Le sang ne certifie rien, mais c’est souvent un indice.
- Inspecter sa valise et la secouer avant de repartir. Le mieux étant de la vider complètement, de préférence sur une table ou sur le sol, vos vêtements posés sur une serviette par exemple. Les vêtements, de préférence inspectés un à un, pourront être tous placés dans un sac plastique.
- Inspecter votre corps régulièrement, car certaines personnes ne sentent pas les piqûres. Comme expliqué ci-dessus, regardez si vous avez des boutons rapprochés suspects, qui peuvent former une plaque. Les rougeurs peuvent apparaître au bout de plusieurs jours.
- Diffuser un insecticide ou un répulsif dans sa valise durant le retour. À noter que cette précaution ne garantie rien, tant elles sont résistantes aux insecticides. Mais un sachet de lavande à l’intérieur de la valise pourrait bien faire son petit effet.
- Mettre ses vêtements au congélateur pendant 72h dans un sac plastique : mesure extrême mais qui peut être suffisante quand votre soupçon est fort ou que les piqûres sont avérées.
- Laver son linge, même propre, à la plus haute température possible. J’avoue que c’est embêtant quand on a du linge délicat (dans ce cas, espérons que la méthode du congélateur suffise).
- Passer l’aspirateur dans ses bagages vidés, mais attention au sac à aspirateur qui pourrait servir de couveuse !
Ces précautions peuvent paraître contraignantes. Quand on arrive dans un hôtel ou qu’on revient chez soi après des heures passées dans les transports, le premier réflexe est de se mettre à l’aise et de se reposer.
Mais il faut savoir que les punaises de lit peuvent se transformer en véritable galère. Car la femelle peut pondre jusqu’à 500 œufs durant son existence.
Alors mieux vaut perdre un peu de temps en ayant les bons réflexes que de devoir lutter, de façon bien plus contraignante, contre ces insectes.
Quels sont les moyens vraiment efficaces ?
Détecter de façon sûre
Déjà, il faut pouvoir rapidement identifier le problème afin d’agir au plus vite.
Ce n’est pas forcément évident de détecter leur présence car elles peuvent se montrer très discrètes. En effet, elles peuvent se manifester plusieurs mois après leur arrivée, si elles hibernent notamment.
À contrario, l’infestation peut être très rapide.
Il existe des méthodes à base de phéromones. Vous placez une languette collante et enduite de phéromones près de votre lit. La punaise qui viendra s’y coller annoncera le début du traitement.
Limiter les piqûres
Comme tous les insectes, il serait possible d’utiliser des répulsifs naturels. Le plus connu étant la citronnelle (efficace aussi contre les moustiques, théoriquement).
Les huiles essentielles, à base de menthe et de lavande (bonne vieille recette de grand-mère ^^), auraient aussi des effets bénéfiques pour se faire moins piquer ou carrément éloigner les indésirables.
Enfin, tout dépend aussi de votre odeur (ou de l’odeur de votre sang). Malheureusement, nous ne sommes pas tous égaux et certains ne feront plus piqués que d’autres.
Donc, essayez au possible de masquer votre odeur. Pour ma part, j’utilise un petit insecticide (biovectrol) acheté chez Décathlon, et je dois dire que je n’ai jamais été trop embêté. L’inconvénient est que l’odeur est un peu agressive, mais je m’y suis fait.
À la base, c’est pour les moustiques, mais ça m’a débarrassé d’une invasion de fourmis dans ma chambre d’hôtel en Thaïlande. Et jusqu’ici, je ne me souviens pas avoir été piqué depuis que je l’utilise (chanceux ? ça serait bien la première fois ^^).
Notez que l’odeur n’est pas le seul facteur : la chaleur du corps et votre respiration peuvent suffire à ce qu’elles s’intéressent à vous, faute de mieux ^^
Les insecticides
La méthode la plus classique est de traiter votre domicile à l’aide d’insecticides adaptés. Les punaises de lit sont très résistantes aux insecticides, donc ne prenez pas le premier produit bon marché dans votre supérette.
Parmi ceux qui ont retenus mon attention, il y a l’Aurodil Super PB (25€ envrion pour 100ml). Il doit être pulvérisé dans TOUTE l’habitation grâce à un pulvérisateur à pression. Tout le mobilier doit être traité, y compris les rideaux, la tapisserie et autres décorations…
J’ai aussi entendu du bien d’un produit qui se trouve aux États-Unis (sur ce site : defensive-end.com).
Le linge doit être relavé, et, au mieux, placé dans un congélateur pendant 72h comme indiqué ci-dessus.
Une fois l’insecticide déployé, placez un régulateur de croissance, tel que le RCI 2000 Fogger (12€ environ). Ce dernier sert à neutraliser les œufs et les larves.
Répétez toute l’opération quinze jours plus tard !
Encore une fois, je ne peux que vous conseiller de faire appel à un professionnel pour traiter ce problème. C’est plus cher mais à mon avis le résultat sera plus efficace et la sécurité accrue.
À noter que pendant toute la période de traitement, il vaut mieux passer l’aspirateur que de laver le sol.
L’étuve
Méthode utilisée aux USA principalement. Monter simplement le chauffage ne suffira pas pour faire fuir ces insectes qui préfèrent des températures d’une vingtaine de degrés (de 18/21° à 28° C). De même, si vous arrêtez le chauffage, elles hiberneront bien sagement.
En transformant votre domicile en sauna, ce sera en revanche radical. Ça paraît tout de même plus folklorique que la méthode classique, mais sachez que l’étuve est utilisée par les personnes qui n’ont pas réussi à se défaire des punaises par l’insecticide.
Plus efficace que l’insecticide donc ? Difficile à dire. Plus écologique, sans doute.
Toujours est-il que ça reste toujours intéressant d’envisager plusieurs solutions.
Sans aller jusque là, il est possible de soumettre son bagage à une haute température. Si ça vous intéresse, j’ai trouvé des modèles sur le site zappbug.com.
Conclusion
J’espère ne pas vous avoir effrayé. Comme toutes les personnes habituées à dormir dans des hôtels, j’ai connu de mauvaises surprises quant à l’état des lieux. Mais ça ne veut jamais rien dire.
Je pense que le tout est d’être dans tous les cas un minimum précautionneux… et un peu chanceux.
Emporter un petit flacon d’insecticide, des huiles essentielles et de la lavande me paraît pas une mauvaise idée 😉
Au pire, vous savez ce qu’il vous reste à faire en lisant les procédures ci-dessus et en privilégiant un traitement professionnel…